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Quoi dire, mal dire, ouÃ¯r, mal entendre, en-deÃ§Ã du langage, Ã lâ€™Ã©coute dâ€™un manque, mÃ¨r(e) morte ou Â« souffle-esprit Â» ? Dans et hors de la langue, triviale ou spirituelle, aimÃ©e ou haÃ¯e, anglaise ou franÃ§aise, exil ou patrie... Le travail de Beckett, dans ses piÃ¨ces thÃ©Ã¢trales, tÃ©lÃ©visuelles et radiophoniques, est le travail dâ€™un poÃ¨te sur la matiÃ¨re des mots, dÃ©nudÃ©s de leurs sens par trop utilisÃ©s, travail musical et rythmique, dâ€™une exigence qui dÃ©passe la frontiÃ¨re des langues dans leur labilitÃ©. Le thÃ©Ã¢tre beckettien donne Ã Ã©couter une prÃ©sence (peut-Ãªtre celle du Â« mot perdu Â»), la prÃ©sence dâ€™une absence qui nâ€™en finirait plusâ€¦Ainsi le nÃ©ologisme de Â« spirivial Â» â€“ qui provient (tout comme son dÃ©rivÃ©, la Â« spirivialitÃ© Â») de la jonction (ou bien encore du va-et-vient) entre le mot Â« trivial Â» et le mot Â« spirituel Â» â€“ permet-il de dÃ©signer le passage ou bien encore lâ€™anamorphose au cÅ“ur du processus de destruction-reconstruction, propre au langage beckettien. Il peut sâ€™agir, par extension, du Â« lieu-non-lieu Â» de la Question ou du mystÃ¨re qui palpite au centre dâ€™un mouvement paradoxal-spiroÃ¯dal, involutif-Ã©volutif, Ã la fois creuset et matrice de la Â« matiÃ¨re-idÃ©e Â».